Comment, sans le savoir, une promotion de jeunes en Contrat d’Engagement Jeunes de Périgueux a-t-elle rejoint les artistes présents à Bordeaux lors de la semaine nationale des Missions Locales ?
Les jeunes entrés en CEJ en juillet 2023 ont pu créer, pour la première fois, un blason à l’image de leur promotion. Comment symboliser leur groupe, leur vision unique d’eux-mêmes, de leur avenir et de ce qui les a menés à la Mission Locale ? Leur blason est riche de symboles.
Des plantes aux feuilles et fleurs tendues vers le soleil, dessinées par chaque participant afin de montrer la diversité et la créativité présente dans le groupe : autant de jeunes remplis d’espoir et de projets tournés vers le succès. Au cœur de l’astre rayonnant, un trophée encerclé des objectifs autour desquels ils se sont retrouvés : travailler, se former, sociabiliser, évoluer, réussir.
Le titre seul du blason, « La Réussite », trahit l’optimisme de cette promotion, complété par des couleurs vives, riches, joyeuses. « Tous unis, nous irons plus loin », lit leur slogan, en cohérence avec la coopération homogène qu’on sent dans leur œuvre.

Quelques semaines plus tard, nos animateurs proposaient aux jeunes créatifs qu’ils avaient repérés pendant leur accompagnement de participer à une exposition dans le cadre de la semaine nationale des Missions Locales.
- Les conditions : répondre au thème « Dessiner son avenir en toute confiance », et produire leur œuvre pour le 11 octobre, date d’ouverture de l’événement.
Un jeune en CEJ à Périgueux répondra présent : Adam Gérard, graphiste autoentrepreneur. Il faisait partie de la même promotion CEJ à l’origine du blason, et sa production est pleine de couleurs et d’éléments de nature. En-dehors de ces deux points communs, sa vision de l’avenir est on ne peut plus différente.
Son « Quadryptique de la confiance » est un mélange de poésie et d’illustration digitale. « Le thème m’a tout de suite à la fois intriqué et paru inconcevable », explique-t-il. « Je fais partie de ces générations qui savent depuis un jeune âge que l’avenir de notre espèce […] est en péril. Comment avoir confiance en lui ? […] Mon imagination s’est alors scindée en quatre visions de mon futur, quatre interprétations, quatre acrostiches du mot « confiance » ».

On ressent dans la première section de l’illustration l’angoisse des jeunes conscients de la direction dans laquelle nous mènent le réchauffement climatique et l’irresponsabilité politique.
La deuxième tranche est plus lumineuse : elle trahit un reste d’espoir, si l’humanité réagissait à temps pour se sauver.
La troisième section est utopique, presque naïve : c’est l’avenir idéal d’Adam. Et pour finir, la dernière partie de l’illustration représente l’idée rassurante, pour lui, que même après l’extinction de l’humanité, la vie sur Terre subsisterait.
Les deux œuvres, l’une collective, l’autre individuelle, ont été affichées ensemble lors de l’exposition à Bordeaux. La placette de Munich était ce jour-là galerie d’art, et les participants reconnus pour leur talent et leur vision unique de leur avenir. Un artiste de street art créa une œuvre sur place, permettant aussi aux jeunes de déchaîner leur créativité pendant qu’il travaillait.
La journée fut chaude, légère, riche en rencontres, activités animées par les organisateurs de l’événement… et goodies distribués aux participants.